Notion méconnue, l’empowerment se définit à plusieurs échelles : individuelle, sociale et communautaire. D’abord, c’est la façon qu’a l’individu d’accroître ses capacités, ce qui renforce sa confiance personnelle et sa capacité à investir et initier. C’est également un processus social de reconnaissance : autrui reconnaît la capacité qu’a l’individu de satisfaire ses besoins et ses envies. C’est là que la communauté intervient, puisque les personnes collaborent entre elles pour gagner en confiance et donc en efficacité.

Définition

A l’échelle d’un territoire, cette notion est particulièrement importante. En effet, derrière cette notion se cachent celles de la collaboration, la coopération, la synergie, la circulation d’informations, la participation active de tous pour tous, la redistribution des ressources, etc. L’empowerment devient alors un objectif pour les collectivités, puisqu’il permet de modifier les relations de pouvoir entre différentes instances, ou entre différents individus situés différemment dans la hiérarchie – de l’entreprise ou de la communauté.

De nombreuses expériences prouvent que la participation de tous aux projets initiés dans les collectivités fait gagner leur réalisation en efficacité. Le but est en fait de transférer l’expertise à la base, de façon à ce que chaque individu soit utile au projet, à moindre coût, et pour le bénéfice de la communauté, lui inclus. En ce sens, on traduit la notion d’empowerment par celle de « capacitation ».

Dans le terme d’empowerment, on cerne la notion de gain de pouvoir. Ce gain de pouvoir est le fait de tous, à toutes les échelles, si le phénomène est convenablement géré : à la fois des individus, qui gagnent en compétence, en confiance en eux, et en expérience, mais également des communautés, qui tirent profit de cet investissement, que ce soit à court terme (à l’échelle d’un projet), ou à long terme (les compétences étant définitivement acquises pour chacun).

La nécessaire prise en compte de l’empowerment par les collectivités

La politique de la ville se doit aujourd’hui de considérer cette notion avec les égards qu’elle mérite. Pour changer la ville, il faut intégrer les habitants non seulement aux résultats du changement, mais aussi et surtout à leur implication dans l’impulsion du changement. Cela permettrait à la fois de parer des situations économiques délicates, puisque l’implication est rentable à long terme, mais également de répondre au problème démocratique dont se sentent victime bon nombre d’individus. L’empowerment peut en effet être perçu comme une alternative ou un complément de la démocratie représentative, et une récactivation concrète de la citoyenneté.

Outre les bénéfices économiques et politiques que l’empowerment peut apporter, on note également que la participation et la « capacitation » des individus est source d’harmonie sociale. La co-construction créé la cohésion, l’intelligence devient collective, et la création se transforme en faire-ensemble.

La potentielle traduction concrète de cette prise en compte

L’approche, puisqu’elle est globale, convient finalement à tous, et c’est le point de départ d’un cercle puissamment vertueux. Pour cette raison, les politiques prévues au niveau urbain se doivent d’insister sur la formation et la partiipation aux affaires locales des individus. Le gain d’efficacité explicité ci-avant compenserait largement l’éventuelle augmentation des dépenses liée à cette volonté, même à court terme.

Quant au long terme, si les dépenses sont proprement établies, le bénéfice serait autant économique qu’humain. La création de centre de formation éphémères – dans le cadre de projets précis – pourrait par exemple être une solution à des problèmes économiques et sociaux dont sont victimes les villes.Un projet local serait en fait prétexte à la formation des citoyens, puis un suivant, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’un projet ne nécessite plus de nouvelle formation, les individus étant aptes à répondre aux besoins prévus.