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Restriction de circulation pour les vieux véhicules dans la capitale

par Maxime Verdin

07 06, 2016 | dans Aménagement Urbain, développement durable, Politiques publiques | 0 Commentaires

Le 1er juillet 2016, les voitures jugées trop vieilles perdaient le droit de circuler dans Paris intramuros. La réglementation concerne les véhicules particuliers immatriculés avant le 1er janvier 1997, aux véhicules légers d’avant octobre 1997 et aux motos d’avant juin 1999. Pour cause : la pollution et le danger sanitaire qu’elles représentaient. C’est en fait la deuxième étape de la Zone de Circulation Restreinte (ZCR).

La suppression progressive des véhicules polluants

Déjà le 1er septembre 2015, les poids lourds, autocars et autobus immatribulés avant le 1er octobre 2001 étaient interdits, et s’exposaient à des verbalisations en cas de conduite dans les murs de Paris. Dans la continuité, les voitures diesel d’avant 2001 et les poids lourds d’avant 2006 seront interdits de circulation le 1er juillet 2017. L’objectif est en fait la suppression totale du diesel dans la capitale d’ici 2020 .

Les contrevenants s’exposeront par la suite à des sanctions. Après une phase de « sensibilisation », l’amende pour conduite d’un véhicule de plus de 20 ans s’élévera à 35 euros dès octobre 2016, puis 45 euros dès le 1er janvier 2017 – date à laquelle chaque véhicule devra obligatoirement porter une vignette permettant d’estimer son âge.

Une finalité écologique à renforcer

Ces étapes progressives s’inscrivent dans le « plan antipollution atmosphérique », adopté par le Conseil de Paris il y a plus d’un an, le 9 février 2015. Ce plan part du simple constat que le traffic routier, à travers les concentrations de dioxyde d’azote et de particules en suspension, est la principale cause de la pollution atmosphérique dans la capitale.

Les véhicules polluants seront donc interdits d’ici 2020 dans la capitale. Mais l’on peut relever deux limites à cette politique, qui va certes dans la bonne direction.

D’une part, raisonner à l’échelle de la capitale est particulièrement réducteur ; les particules fines et le gaz à effet de serre émis par les véhicules ne s’arrêtent pas au périphérique parisien. Il serait, pour commencer, d’étendre ces mesures aux autres grandes villes, dans lesquelles les utilisateurs pourraient plus facilement trouver des alternatives que dans les petites villes ou les villages.

D’autre part, il est clair qu’un grand nombre de ceux qui utilisent de vieux véhicules subissent cette utilisation, ne l’ont pas choisi, et sont en fait contraints de les garder par manque de moyens. Autrement dit, ce seront souvent les plus démunis qui se verront interdits de circulation dans Paris. L’aide financière de compensation proposée par la mairie de Paris est plafonnée à 400 euros, ce qui correspond à l’abonnement au pass Navigo, ou à l’achat d’un vélo électrique. Mais même avec cette compensation, de nombreux franciliens se retrouveront en difficulté, financière, ou alors simplement pratique, puisque le temps passé dans les transports en commun ou à vélo est parfois largement supérieur à celui passé en voiture, pour un même trajet.

Quelle suite pour les collectivités ?

Il est donc essentiel d’agir en conséquence : soit en développant considérablement le réseau de transports en commun de la capitale, soit en augmentant la compensation accordée aux propriétaires de vieux véhicules. Chacun devra alors pouvoir se déplacer sans difficulté, à prix faibles et sans polluer l’air et la santé de tous.

En outre, il est essentiel que les collectivités investissent encore dans des campagnes de sensibilisation et de prévention, en parallèle de cette politique pragmatique, de façon à ce que cette dernière soit acceptée plus largement. Ainsi, elle sera plus efficace, car mieux respectée. Par ailleurs, ces réglementations sont une opportunité pour expliquer les causes et composantes du problème écologique, et continuer de de renforcer la conscience écologique de chacun.

Enfin, à l’échelle nationale, l’Etat se doit d’aider les villes à investir dans le développement des transports en commun et des alternatives non polluantes, de façon à ce qu’il n’y ait plus d’excuse à la non-instauration d’une réglementation similaire dans les autres grandes villes de France.

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