Quels apports et nouveaux services pour les équipements et aménagements connectés ?

Le salon des collectivités locales est le lieu pour débattre des nouvelles problématiques, comme l’est devenue le mariage entre le sport et le numérique au fil des dernières années. Cet atelier technique permet à différents acteurs d’échanger autour d’un thème puis d’échanger avec le public.

Dès le début, le professeur à l’université de Rouen Alain LORET analyse l’évolution entre le sport et le numérique devenu de plus en plus présent. Il distingue dès lors trois périodes. Tout d’abord, une première entre 1950 et 1985, où le système fonctionnait autour de fédérations sportives et de relations centralisées et administratives avec les villes. Puis les relations sont ensuite devenues davantage politiques et contractualisées entre des acteurs devenus majeurs de 1985 à 2015 : les institutions sportives et les collectivités.

Enfin, le professeur voit aujourd’hui apparaître une nouvelle ère avec l’émergence des liens entre réseaux sportifs numériques et communautés d’agglomération, où s’établissent des relations stratégiques ‘’ubérisées’’. C’est ce qu’il nomme la plateforme d’intermédiation sportive. « Mais cette logique d’ubérisation est un danger », selon Alain LORET. Il existe un risque en ce sens que « seuls les villes connectées pourront survivre et perdurer ». Toutes les collectivités ne sont pas en effet équipées de matériels numériques et technologiques, qui représentent également un coût. « Toujours est-il que ce n’est pas une Révolution, c’est une destruction […] car cette logique numérique a ses limites. »

Par ailleurs, ces nouveaux enjeux connectés et sportifs pourraient aussi remettre en question certaines formation. Les étudiants en STAPS, mais également d’autres filières se trouveraient ainsi désarçonnés face à une sur connexion du monde sportif à l’horizon 2020-2025. D’autre côté, l’importance actuelle du numérique permet de simplifier davantage le quotidien des sportifs et des licenciés. De nouveaux services 2.0 voient le jour, comme GymLib, Trainme, Easyport, etc…

Certaines villes décident même de transformer l’environnement sportif de leur cadre de vie, à l’image d’ISTRES. Le maire de cette ville de 40 000 d’habitants, Jean-Paul CHARLOT, décrit alors la mise en place d’appareils Fitness en extérieur, et l’adaptation de parcours sportifs et urbains liés à une plateforme numérique. Les habitants peuvent alors flasher le QR code d’une étape du parcours sélectionné grâce au TAGFNC.

En conclusion, il semblerait que deux logiques s’affrontent, avec d’un côté la volonté de simplifier et de gagner toujours plus de temps. De l’autre, celle de ne pas vouloir tout numériser. Toutefois, rappelons comme l’a fait le professeur à la fin de l’atelier que tout n’est pas à décrier. Il y a en effet de nouveaux gisements de valeur, tant sociaux qu’économiques. « Tomber dans le pessimisme et le discours du déclin serait donc une erreur ». Il existe des moyens et des acteurs motivés. En somme, nous devons trouver le difficile équilibre entre la course au numérique et la numérisation du sportif.