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RSE, ses fondements et son fonctionnement en question
par Maxime Verdin
02 14, 2015 | dans Changement, Entreprises | 0 Commentaires
Depuis maintenant quelques décénies, la productivité et le réinvestissement de son rendement ne sont plus les seuls éléments qui font fonctionner le monde économique. En effet, dès les années 1970, le développement durable a pris place au sein du mécanisme, pour progressivement prendre une ampleur qui, aujourd’hui, est indéniable.
C’est dans cet optique, et sous l’impulsion de nombreux agents de la société civile – notament les associations humanitaires ou écologiques – que le concept de RSE a vu le jour.
La Responsabilité Sociétale des Entreprises vise à prendre en compte, au sein de l’entreprise, les considérations sociales, économiques et environnementales. L’objectif est de contextualiser la production de l’entreprise, autrement dit de l’adapter aux problèmes qui l’entourent au niveau national.
La RSE est bien établie, mais, son existence est-elle bénéfique ?
La RSE tout d’abord, est une reponsabilité qui ne concerne que les entreprises. Autrement dit, la décision de mise en place de la RSE a été prise dans le but de forcer les entreprises à prendre en compte d’autres aspects que ceux de la productivité et du chiffre d’affaire. Le problème visible ici est celui de la non-généralisation, car en effet, les entreprises ne sont pas les seules organisations à devoir se soucier des problèmes sociaux et environnementaux. Cela véhicule une image négative de l’entreprise, et de l’entreprenariat si l’on généralise, ce qui alimente la division entre les employeurs et les salariés, allant alors dans le sens opposé à ce qui était souhaité : celui du non-dialogue.
Un deuxième problème est celui de la non-prise en compte des PME dans l’organisation de la RSE, les instruments actuels apparaissant comme inadaptées pour de telles structures. A partir de là, des barrières pourraient s’imposer au niveau de l’entrée sur le marché pour les PME aspirant à naître et perdurer. Ainsi, une nouvelle contradiction voit le jour : l’un des trois piliers de la RSE étant l’aspect économique, empêcher ou freiner l’entrée d’entreprises sur le marché n’est pas logique.
Enfin, certains défendent l’idée selon laquelle l’existence des trois piliers au sein du concept de la RSE n’est pas une bonne chose. En effet, l’organisation de la RSE est faite par l’ISO, à travers l’ISO 26 000, mais l’ISO a produit d’autres normes. L’exemple le plus équivoque pourrait être celui d’ISO 14 000, qui porte principalement sur des aspects environnementaux, et qui représente une norme avec laquelle ISO 26 000 pourrait entrer en contradiction. La solution pourrait alors être de restreindre le champ d’action de la RSE au point de vue social. La responsabilité sociétale de l’entreprise deviendrait alors la responsabilité sociale de l’entreprise.
Mais même cette idée de restriction au social pose problème pour certains. Il est en effet possible de défendre l’idée selon laquelle l’organisation de cette responsabilité déresponsabiliserait l’entreprise, et serait totalement inneficace. L’organisation supprimerait en fait toute spontanéité de la part de l’entreprise. La gestion serait informatisée, donc impersonnelle, ce qui irait à l’encontre de l’objectif initial de prédilection du dialogue et des liens entre les parties prenantes.
Malgré ces différents problèmes, il est indéniable que la RSE est une bonne idée. Certains vont jusqu’à affirmer que ce système pourrait assurer la fin, à long terme, du capitalisme rentier, « prédateur », qui fait figure de normalité depuis quelques décénies. L’objectif est donc aujourd’hui de revoir le système de la RSE, non pas dans ses fondements mais dans son fonctionnement, de sorte qu’aucun élément n’entre en contradiction avec la volonté initiale. De cette façon et avec de bons moyens, il serait éventuellement possible d’accéder à l’idéal sociétal voulu à l’origine.





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