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la prise en charge des « Grand Exclus » en Seine Saint Denis pendant la période hivernale

par Ilhame Radid

04 28, 2015 | dans Expertise, Ingénierie, Politiques publiques | 0 Commentaires

« Les centres d’hébergement? Bah pourquoi faire ? Ça sert à rien, on se fait voler, agresser, on n’a pas le droit de boire. De toute façon une fois qu’on y est on se fait jeter donc je préfère ma rue au moins, elle ne me trahira pas »

C’est entre autre pour palier à ce genre de réponse que l’Etat a imposé, dans le cadre de la loi relative à la lutte contre l’exclusion de 1998, la mise en place d’un dispositif de veille sociale. Ce dispositif départemental est en charge d’informer, d’évaluer et d’orienter les personnes en rupture d’hébergement et de logement. Cependant, sur le territoire de la Seine Saint Denis on dénombre un certain nombre de problèmes en lien avec la prise en charge des grands exclus.

La définition de la grande exclusion a depuis la fin des années 80 interrogé la plupart des acteurs du champ social. Cependant, aujourd’hui, nous pouvons nous prononcer sur le fait qu’un grand exclu est défini par le fait que c’est que la personne a connu et vit exclusivement dans la rue, qui s’imbrique dans un processus de désaffiliation (défini à la fois par la rupture des réseaux primaires et secondaires qui entraîne l’individu dans la précarité et la pauvreté, c’est à dire éloigné du marché du travail et en position d’isolement) et de disqualification sociale3 (« les personnes en grande exclusion ne bénéficient d’aucune aide des institutions, elles s’inscriraient donc dans la troisième série du triptyque proposée par de Paugam qui est la marginalité organisée). Avec la crise économique stagnante, la personne victime de grande exclusion est souvent associée à l’image du clochard fainéant vivant au crochet de l’assistance, le mauvais pauvre en soi.

Le dispositif de veille sociale de Seine Saint Denis est organisé et structuré autour du SIAO. Ce service a en charge le volet insertion et urgence de la prise en charge. Il répertorie de fait l’ensemble des places disponibles dans le département ; c’est la même association qui gère le 115 qui s’occupe du volet « extrême urgence » et qui a comme mission principale la mise à l’abri. Enfin le Samu Social 93, les accueils de jour et les centres d’hébergement d’urgence constituent le dernier rempart de veille sociale. L’ensemble des acteurs opérationnels est exclusivement associatif ; bien entendu l’État au travers de la DRIHL reste présent afin de piloter et de financer le dispositif.

Aujourd’hui malgré les différents travaux mis en avant par les travailleurs sociaux sur la nature de la prise en charge des grands exclus qui comprend au minimum, une prise en charge 24h/24 en chambre seule ou deux maximum, avec une réglementation adaptée et une équipe -médico-sociale, l’Etat ne propose de financer que des projets qui prend en charge des « grands exclus » sur des sites ouverts seulement la nuit avec une promiscuité certaines8 et des chambres partagés d’en moyenne cinq personnes.

Aujourd’hui, les principaux acteurs du dispositif de veille sociale de la Seine Saint Denis sont en souffrance. Les réunions départementales dédiées à la veille sociale mettent en exergue des incohérences entres les besoins et l’offre proposée. L’exemple de la fin de gestion à la température qui n’est toujours pas actée malgré les remontées des SIAO, du 115 et des centres d’hébergements.

A quand la concrétisation d’une prise en charge adaptée pour les usagers les plus démunis ?

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