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Parcours de scolarisation d’un enfant Autiste

par Ilhame Radid

05 28, 2015 | dans Expertise, Ingénierie, Politiques publiques | 0 Commentaires

Le manque de prise en charge dont souffrent les personnes autistes en France est bien connu. Il a été́ dénoncé ́ dans une série de rapports. Il est en effet peu admis en France que la scolarisation d’enfants autistes en milieu ordinaire puisse être une réussite. La scolarisation de ces enfants se heurte à de nombreuses réticences :
Comment des enfants qui communiquent difficilement pourraient-ils se faire une place au sein d’une classe ordinaire ? Comment pourraient-ils y être heureux ? Le fonctionnement de la classe ne serait-il pas nécessairement perturbé ?

L’intégration individuelle dans une classe ordinaire concerne un nombre très faible d’enfants autistes en France, 250 sur 6 000 selon Autisme France. Elle constitue une exception et, quand elle existe, cette intégration est organisée par des associations de parents qui se chargent bien souvent, avec l’aide de quelques trop rares professionnels spécialises, de la formation et de la rémunération de la personne qui accompagne l’enfant dans la classe. La législation française relative aux personnes handicapées considère pourtant que le milieu scolaire ordinaire constitue la règle, et les établissements spécialisés l’exception. Il convient par conséquent de s’interroger sur les raisons de l’écart constaté entre la législation et la réalité, ainsi que sur les moyens d’y remédier.
L’autisme se caractérise par un développement déficient de l’interaction sociale et de la communication, et qu’il se manifeste durant les trois premières années de la vie. La classification DSM IV, qui est la classification de référence en pathologie mentale au niveau international, range l’autisme parmi les troubles envahissants du développement (TED). Le trouble autistique constitue l’un des cinq troubles envahissants du développement référencés. Le trouble autistique lui-même connaît des variations importantes selon les individus, tant au niveau des manifestations du handicap qu’au niveau de l’intensité de celui- ci.

La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées demande ainsi que «le service public de l’éducation assure une formation scolaire, professionnelle ou supérieure aux enfants, aux adolescents et aux adultes présentant un handicap ou un trouble de la santé invalidant. Dans ses domaines de compétence, l’Etat met en place les moyens financiers et humains nécessaires à la scolarisation en milieu ordinaire » correspond à la scolarisation dans les écoles ordinaires, et s’oppose à la scolarisation en milieu spécialisé. L’établissement scolaire le plus proche du domicile de l’enfant handicapé constitue désormais son « établissement de référence ». C’est donc la scolarisation au sein de cet établissement qui doit être recherchée en priorité.
La loi du 11 février 2005, qui considère que l’enfant handicapé doit être, autant que possible, scolarisé dans un établissement scolaire ordinaire, constitue l’aboutissement d’une longue évolution du regard porté sur les enfants handicapés.

Les problèmes de formation du personnel enseignant constituent ensuite un obstacle important au développement de l’intégration scolaire. L’absence de formation relative au handicap explique en effet en partie les réticences de certains enseignants à accepter l’intégration d’un élève handicapé dans leur classe. Ce problème est particulièrement important dans le cas du handicap mental. Les associations qui organisent des intégrations individuelles d’enfants autistes en formant et rémunérant un accompagnateur pour l’enfant se heurtent ainsi à de nombreux refus.
Le Ministère de l’éducation nationale étant conscient de ce manque, il est prévu que la formation initiale de l’ensemble des enseignants comporte à partir de la rentrée 2007 un module de douze heures de sensibilisation à l’intégration scolaire.

Préconisations :

1. Une possibilité résiderait dans un recours accru aux éducateurs spécialisés.
Ceux-ci relèvent toutefois du secteur médico-éducatif, et non pas de l’éducation nationale. Rappelons que le secteur médico-éducatif prend en charge des enfants handicapés au sein d’établissements spécialisés. Ces institutions sont placées sous la tutelle du Ministère de la santé et la Sécurité́ Sociale assure leur financement. Parmi ces établissements, les instituts médico-éducatifs (IME) assurent la prise en charge globale d’enfants et de jeunes âgés de trois à vingt ans atteints de troubles à prédominance intellectuelle. L’on peut trouver, rattaché à l’établissement, un service de soins et d’éducation spécialisée à domicile dont la vocation est l’aide à l’intégration sociale et scolaire des handicapés. Une profonde mutation de ces structures a en effet été initiée par un décret daté du 27 octobre 1989, dans le sens d’une plus grande ouverture vers le milieu ordinaire. L’on note ainsi des liens croissants entre le secteur médico-éducatif et le milieu scolaire ordinaire, ainsi qu’une nette progression des soins médicaux à domicile. L’existence du secteur médico-éducatif peut ainsi constituer une richesse pour l’intégration scolaire des jeunes autistes, si la collaboration entre les deux secteurs s’accroît, et si l’intégration scolaire est reconnue comme une priorité.

2. Etat des lieux de la prise en charge des enfants Autiste

3. Evaluer les pratiques professionnelles des Instituts Médico-Educatifs et de l’Education Nationale en vue de réaliser un Diagnostic socialisé, construire une grille d’évaluation commune

4. Une étude qui porterai sur le besoin de formation des enseignants face aux troubles du spectre de l’autisme. Afin de comprendre les besoins tant théoriques que pratiques, que les enseignants attendraient d’une formation portant sur ce sujet.

En France, aujourd’hui, un très grand nombre d’enfants et d’adolescents autistes ne reçoivent aucune instruction. L’intégration au sein d’une classe ordinaire, aidée par un accompagnateur qualifié, constitue pour ces enfants une prise en charge très efficace et une excellente préparation à une future intégration sociale et professionnelle. Les intégrations en milieu ordinaire avec un accompagnateur qualifié sont toutefois une exception pour les jeunes autistes en France ; de surcroît, elles sont mises en place et financées par des associations de parents, rarement par les pouvoirs publics. Certes l’application de la loi du 11 février 2005 a accru le nombre d’enfants et d’adolescents handicapés intégrés dans le système public d’éducation. Toutefois, il ne semble pas qu’elle ait un impact important sur l’intégration des jeunes autistes en milieu scolaire ordinaire. Leur intégration nécessite en effet des professionnels convaincus de l’intérêt que représente pour eux l’intégration scolaire ; elle requiert en outre des professionnels formés aux méthodes éducatives qui conviennent aux jeunes autistes pour les accompagner dans les classes. Un effort important d’information et de formation doit donc être fait, et des moyens financiers sont nécessaires. Sans ces efforts, la loi restera lettre morte pour les personnes autistes et leurs droits continueront à être ignorés.

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