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Gaspillage alimentaire et collectivités locales

par Maxime Verdin

06 02, 2016 | dans développement durable, Développement Territorial, Environnement, Non classé, Politiques publiques | 0 Commentaires

Le gaspillage alimentaire est un des fléaux contemporains les plus néfastes. L’accroissement démographique s’accompagne, en plus d’une surconsommation dans les pays développés, d’une augmentation considérable du gaspillage, ce qui est tendance particulièrement dangereuse pour les générations futures. Mais éviter le gaspillage s’inscrit également dans une dynamique de court terme : des enjeux tels que l’aide aux plus démunis ou la réalisation d’économie expliquent la nécessité d’une lutte contre le gaspillage alimentaire.

Quelques chiffres sont d’abord à noter pour mesurer l’ampleur de la situation :

– un tiers des produits alimentaires est gaspillé dans le monde, selon la FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations).

– toujours selon la FAO, le gaspillage dans les pays riches correspond à la production nette de l’Afrique subsaharienne.

– un Français jette en moyenne par an 20 kilogrammes de produits alimentaires encore consommables, dont 7 kilogrammes encore emballés, selon le ministère de l’écologie.

– les ménages représentent en France 70% du gaspillage alimentaire, d’après la Commission Européenne. Globalement, la grande distribution ne représente quant à elle « que » 10% du gaspillage, contre 20% pour la restauration.

 

L’utilité d’une gestion à l’échelle locale : l’importance des collectivités locales

Ces chiffres, parmi d’autres, suffisent pour rendre compte de la gravité de la situation et de la pertinence de l’échelle locale dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. En effet, si 70% du gaspillage alimentaire se réalise à cette échelle (voire 90% si on estime que la restauration y correspond), c’est à une échelle restreinte que doit s’organiser la lutte. La loi du 13 février 2016 relative à cette lutte interdit aux distributeurs de cesser de vendre des denrées encore consommables et non vendues ; elle impose aux commerces en alimentation de plus de 400 m² de signer des conventions de dons avec une ou plusieurs association(s) d’aide alimentaire. Entre autres, elle institue également dans les programmes scolaires et la responsabilité sociale des entreprises la lutte contre le gaspillage alimentaire. C’est ce dernier point qui est le plus adapté à la situation, puisqu’il touche directement les ménages (qui les enfants, qui les adultes), où le gaspillage alimentaire est le plus important.

 

L’organisation de la lutte au sein des collectivités locales

C’est donc essentiellement dans l’éducation que les collectivités locales ont un rôle à jouer. Contrairement à ce qui est communément admis, l’éducation et la formation contre le gaspillage alimentaire ne se fait pas uniquement du côté des consommateurs. Dans le cas d’une cantine, il a été noté que meilleure est la qualité des repas, moins le gaspillage alimentaire est important. L’objectif est donc, à l’échelle d’une école par exemple, d’exécuter des opérations de sensibilisation auprès les élèves, mais également de faire en sorte que les cuisiniers fassent des repas qui seront consommés totalement – augmentation de la qualité et diminution de la quantité.

Autre point encore plus essentiel, la mise en place d’une économie circulaire, entre les distributeurs et les associations d’aides aux plus démunis. Les CCAS (Centres Communaux d’Action Sociale) ont déjà fait leurs preuves, et représentent aujourd’hui 30 millions de repas distribués, soit 15% des denrées fournies par les banques alimentaires. Ces CCAS peuvent, à partir de ce constat, être mis en relation directe avec les cantines, mais surtout avec les ménages, pour que ceux-ci puissent savoir où ils peuvent précisément déposer les denrées qu’ils ne consommeront pas. C’est là toute le rôle principal des collectivités locales : l’organisation des ces multiples coopérations, entre industries, distributeurs, consommateurs, et associations de solidarité.

 

A3e se positionne comme un partisan de la concentration de l’intervention au sein des collectivités locales. Il est nécessaire pour faire face à ce problème de saisir sa dynamique la plus pernicieuse, et celle-ci se trouve dans les ménages et dans les cantines d’école. Il faut donc prévenir dans les écoles, et installer un système partiellement coercitif pour lutter contre le gaspillage dans les cantines (du côté des élèves comme du côté des cuisiniers, qui doivent adopter une cuisine de qualité et dans des quantités raisonnables). Il faut également songer à sensibiliser directement les ménages, par l’intermédiaire des entreprises et des médias, de façon à responsabiliser chaque individu dans ce combat.

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